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Humanismes, anti-humanismes et littérature (XIV-XXIe siècles) Si l’adjectif « humaniste » est attesté dès la fin du XVIe siècle, le mot « humanisme » est une invention des Lumières, que s’approprie d’abord la philosophie politique du milieu du XIXe siècle (Proudhon), avant qu’il devienne une catégorie de l’histoire littéraire. Pour autant, c’est bien la Renaissance qui a inventé l’humanisme comme projet d’humanité fondé sur la philologie et l’éloquence, s’appuyant sur l’héritage médiéval même qu’il nie. L’humain n’est pas nature, mais culture : « Les hommes ne naissent pas hommes, ils le deviennent » (Érasme). Cette faculté de se transformer fait leur dignité pour Pic de La Mirandole. Elle requiert la maîtrise des langues anciennes, la méditation des textes, art du probable qui veut convaincre, plaire et émouvoir. Sans doute l’objectif de former un homme plutôt qu’un spécialiste s’inscrit-il dans une longue lignée médiévale : mais il se politise davantage, rompant avec l’Université et avec le savoir officiel. Le champ apparemment étroit de la philologie et de la rhétorique devient à la Renaissance essentiel pour la formation de l’individu, pour son épanouissement dans la relation à autrui, pour la vie politique et religieuse, l’établissement et l’intelligence des textes de droit, de l’Écriture sainte, ou relevant de telles ou telles grandes traditions littéraires ou philosophiques. Les Lettres sont à la fois savoir, divertissement, perfectionnement de l’individu, instrument de la vie politique et de l’approche authentique des textes fondateurs. Elles inspirent des formes de vie sociale : la conversation, les correspondances, les académies. Un nouveau média, le livre, leur confère une nouvelle audience, une possibilité d’échanges et de débats hors institution, une république des Lettres sans frontières : une première invention de l’Europe ? Initaiteurs du Projet Initiateurs du Projet : Université d'Aix Marseille - EA 4235 CIELAM Jean-Raymond FANLO
Professeur (classe exceptionnelle) de littérature française du XVIe siècle à AMU, Directeur de l’Ecole Doctorale « Langues, Lettres et Arts » puis du Collège Doctoral d’AMU, ses travaux portent sur l'œuvre d'Agrippa d'Aubigné avec la découverte et l'édition de nombreux inédits et le lancement d'un programme d'édition des Œuvres, sur les rapports entre littérature et politique, entre littérature et religion (la mystique avec l'organisation en 2013 d'un colloque, la démonologie avec une monographie en 2017, la kabbale), et l'étude et la traduction de Cervantès (Don Quichotte, Nouvelles exemplaires). & Sylvie REQUEMORA
Professeure de littérature française à Aix Marseille Université (France), ancienne élève de l’ENS de Fontenay, agrégée de Lettres Modernes, elle a soutenu une thèse de doctorat sur la «Littérature et Voyage au XVIIème siècle », publiée sous le titre Voguer vers la modernité. Le voyage à travers les genres au XVIIe siècle (Paris, PUPS, Presses de l’Université Paris Sorbonne, 2012), et une Habilitation à Diriger des Recherches intitulée « De la scène du monde au monde de la scène : Jean-François Regnard » en 2012. Co-administratrice du Centre de recherche sur la littérature des voyages (CRLV) fondé à l’Université Paris-Sorbonne, elle est responsable du groupe 16-18e siècles du Centre interdisciplinaire d’étude des littératures Aix-Marseille (CIELAM) et membre du Centre international de rencontres sur le XVIIe siècle (CIR17). |
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